dimanche 3 mai 2020

Douce oisiveté

Le ciel s'éclaircit peu à peu, le bouquet du lilas posé sur la fenêtre est toujours tout blanc et parfumé.
An allant chercher le pain ce matin, j'ai aperçu un martin pêcheur, près du pont de Montcy Notre Dame. Huit petits canards avec la maman nageaient dans l'eau...cinq noirs et trois jaunes. 

Je relis quelques extraits de poèmes de Lao shu, édités chez Philippe Picquier en 2017 sous le titre Douce Oisiveté. Lao shu veut dire Vieil arbre, c'est un pseudonyme d'un peintre et poète chinois, de ma génération. 

"Je rêve souvent
que je démissionne
Et deviens un chevalier errant.
Au crépuscule, je trouve un gîte,
l'hôte m'invite à boire
tranquillement du thé.

Au milieu des montagnes,
On évoque guère les nouvelles du monde.
Près des champs,
Les conversations portent sur le mûrier et le chanvre.
Sous le ciel étoilé, partout le riz fleurit."

"Sous un arbre en fleur
j'oublie les choses du présent
serein, je laisse couler le temps.
Après quelques instants,
j'entends les battements
de mon cœur."

 " Les fleurs ne cessent de fleurir,
Les oiseaux s'en vont et reviennent,
Jamais le temps ne vieillit.
Par moment, une brise fraîche me pénètre."

"Toujours cette même aversion,
Pour les choses de ce monde et leurs désagréments,
Toujours cette hésitation à l'ornée du village.
Je vois un buffle d'eau avancer sur le sentier,
Sur les rizières passe le vent d'été."

"Je me suis épanoui telle une fleur,
Je me suis laissé flotter tel un épi de blé,
Je me suis laissé vivre fidèle à moi-même.
Je suis seul à la frontière du monde,
Face à l'immensité des champs désolés, je souris."