mardi 20 mars 2018

Un nouveau venu au jardin...

Au jardin, je dispose des épluchures de cuisine sur une parcelle que je couvre d'une bâche noire pour éviter la visite des oiseaux. La terre s'y réchauffe un peu plus vite.  Il y a quelques jours, je soulève la bâche et je vois...une petite vie..nue...aveugle... Le jardin a donné naissance cette petite bête.


mars 2018 - au jardin - un mulot? une musaraigne?




Quel temps fait-il ce jour de printemps Au jardin ardennais à Charleville-Mézières ?

A Charleville, mon thermomètre du jardin affichait ce matin, - 4°C. Il fait 2 °C avant midi.
Le mois de mars est sombre, froid et plutôt sec. Est-ce exceptionnel?
J'ai jeté un coup d’œil sur l'historique des températures à Charleville-Mézières (source infoclimat.fr).

La température moyenne du mois de mars varie sensiblement d'une année à l'autre, en 2013 elle était de 3.1°C seulement, c'était d'ailleurs une année très froide. C'est l'année dernière qui était parmi les plus chaude avec 8.2°C de moyenne en mars. Ce qui différencie vraiment ce mois de mars des années précédentes, c'est l'ensoleillement extrêmement faible, 25 heures seulement au 20mars (certes reste encore 10 jours) contre 108h en 2013, 181h en 2014 ou 151h en 2017.

Pour ce qui est de l'eau, il est tombé à ce jour 47mm d'eau, ce qui reste dans la "normale qui est très irrégulière" de ce mois.
Les années précédentes, il est tombé 42mm en 2013, 15mm en 2014, 50mm en 2015, 101mm en 2016 et 60mm en 2017.  

Le printemps commence donc à l'ombre des nuages, dans le froid relatif et plutôt au sec.

Floraisons

Peu de fleurs encore au jardin, des premiers narcisses, quelques primevères et des muscaris ici et là.
Les perce-neige ont défleuri, ils forment maintenant des touffes de feuilles bien garnies.
Le long de la Meuse, c'est la saison d'arbres à chatons et le début de floraison de forsythias et de groseilliers sanguins.
Les rameaux de saules sortent leurs pompons argentés. Les saules pleureurs au bord de la Meuse se couvrent de petites feuilles et des petits chatons verdâtres. Les chatons longs dorés de noisetiers tombent, les bouleaux et les charmes  ont les chatons encore bien fermes et courts. Les aulnes sont en court de floraison violacée (chatons mâle).


C'est un tournant de saison, un jour de l'équité, le jour et la nuit durent12 heures, un équilibre instable qui ne dure qu'un instant pour basculer du côté des jours de plus en plus longs... Dans nos latitudes, nous faisons l'expérience des tropiques, où cet équilibre approximatif entre la durée de la nuit et du jour, dure toute l'année.






Les rameaux - de buis? de saules?

Il est de tradition en Slovaquie et dans d'autres pays slaves, de couper  des rameaux de saules en cours de floraison (pompons argentés) pour fêter Pâques et l'arrivée de printemps.
J'ai toujours connu quelques rameaux de saules en fleurs au milieu d'une table, posés dans un vase rempli d'eau. Les rameaux longs décorés par les pompons et par quelques œufs colorés avec les pelures d'oignons ou peints maladroitement par mes soins.
 
En France, la coutume semble toute différente, je vois passer des gens à l'église avec des rameaux tout vert, de buis m'a-t-on dit. Chaque territoire a sa propre tradition.



Méditation sous un arbre... ou ailleurs





Ce petit texte de François Cheng, que j'ai choisi pour fêter ce jour de printemps, invite à méditer.
Il est publié dans le recueil de poésie déjà mentionné, "A l'orient de tout", dans le "Livre du vide médian"
 ( Ed. F.Cheng et Gallimard, 2005).

"
Qui accueille s'enrichit
Qui exclut s'appauvrit
Qui élève s'élève
Qui abaisse s'abaisse
Qui oublie se délie
Qui se souvient advient
Qui vit de mort périt
Qui vit de vie sur-vit 
"

Fête de printemps poétique

"A l'Orient de tout " Double Chant" 
de François Cheng, 2005, Ed. F.Cheng et Gallimard

" Le sous-bois s'éveille
Les couleurs se souviennent
Ce qui reste de neige
     est une douleur oubliée
Dont les fourmis portent la marque
La terre-mère ne veut retenir
     que l'annonce de la naissance

Le sous-bois s'éveille
Les couleurs se souviennent
Ce qu'apporte la brume
     est un surcroît de délice
Pour le bonheur des moineaux
Le vieux chêne est tout étonné
     de tant de rires sous sa barbe. "

Fête de printemps

A l'orient de tout  -  Double Chant
- François Cheng, Ed. 2005 F. Cheng et Ed. Gallimard

extrait de "Double Chant "

"En une nuit
A l'insu des vivants et des morts
S'ouvre la terre au Désir
Une, deux, trois
     mille, dix mille
Implosions: fleurs!
Explosions: fleurs!
Myriades de fleurs
     au rendez-vous du visible
Miroirs aux miroirs tendus
Présences aux présences
     révélées
Qui était givre
     se découvre crocus
Qui était neige
      se découvre prunus

...
Soudain le silence se fait
Au coup de gong fatidique
La terre scintillant de mille feux
S'offre au ciel étoilé
Du fond de la nuit nuptiale
Surgit la voix
Gonflant le sein
Ravivant le sang
Proclamant le nom

Prin-
          temps! "

samedi 17 mars 2018

Etienne-Nicolas MEHUL et les fleurs

J'ai vient de lire une BD , le Retour de Méhul, de Benoit Giorgini auteur de scénario et Robert Cara, dessinateur et coloriste, publiée aux Editions Terres Ardennaises de Montcy Notre Dame.
Méhul est né à Givet en 1763 et mort à Paris en 1817. Un compositeur de l'Ancien régime, de la Révolution, du Consulat et de l'Empire. Contemporain de Napoléon Bonaparte.  Son Chant du départ est célèbre encore aujourd'hui.


 Grâce au musicologue Maxime Margollé qui a ajouté un petit texte à la fin de l'ouvrage,  j'ai appris que le jeune Méhul a passé quelques années à l'abbaye des Prémontrés  de Laval-Dieu à Monthermé pour suivre l'enseignement de l'organiste Wilhem Hanser.  J'y suis allée, moi-aussi, mais pour une autre raison, pour rencontrer une petite association de jardiniers, qui m'ont donné quelques graines des haricots de Soissons et des pommes de terre de variété "la Ratte". J'ai découvert un lieu bien abrité des vents, un enclos, idéal pour un jardin et un séjour au calme.


Maxime Margollé écrit: " Durant ses années d'études à l'abbaye, Méhul développe sa passion pour les fleurs comme l'indique Cherubini dans la notice qu'il rédige quelques temps après la mort de son ami: "...on lui a souvent entendu dire que ces années (sic) avaient été les plus douces de sa vie. Il se fit aimer de tous les religieux, il cultivait un petit coin de terre qu'on lui avait abandonné dans le jardin de l'abbaye, et c'est de ce temps que date ce goût si vif pour les fleurs qu'il a conservé jusqu'à sa mort."
Et enfin, à la fin de sa carrière de compositeur en 1811, "Méhul se retire dans sa maison de Pantin pour cultiver les œillets, les oreilles d'ours et surtout les renoncules, les jacinthes et les tulipes, ses fleurs les plus favorites. "

jeudi 15 mars 2018

Plantation des oignons et des fèves

J'ai profité d'un beau jour ensoleillé pour planter quelques bulbilles d'oignons de Mulhouse et des fèves d'Aquadulce.

Les oignons, je les ai plantés sur les bords des buttes, sans aucun travail du sol, à côté des renoncules et autres plantes en place. Mes buttes sont basses et sans un paillage épais. Recouvert de restes des cultures de l'année dernière et de quelques plantes spontanées genre bouton d'or, cardamines hirsutes...
Les fèves accompagneront les salades dans les couches froides.
Une partie des fèves est plantée avec les pommes de terre sous une épaisse couche de feuilles mortes.
Les fèves sont posées juste à côté des pommes de terre, à 1 à 3 cm.
Les pommes de terre sont issues de la récolte de l'année dernière et ont passé l'hiver sous les feuilles, je les ai plantées courant le mois d'octobre 2017.
Vous comprenez bien, il s'agit d'une expérience de culture associée pomme de terre / fève.
A suivre...


mercredi 14 mars 2018

Boutures et repiquages, division des vivaces

Malgré le temps, c'est le moment pour faire encore des boutures de saules, de sureaux noirs, des rejets des noisetiers, des cerisiers... Les noisetiers et les sureaux noires apportent de l'énergie et de la nourriture et font parti naturelle d'un environnement du verger.

La rhubarbe est la plante extra pour habiller un coin ombragé du jardin. Sa division est maintenant possible. 

Je repique au jardin, sous les haies et au pieds des arbres, des alliaires, des fraisiers sauvages, des ails sauvages, des lamiers blancs, des consoudes... Cela permet d'avoir une belle diversité et les plantes vont s'étaler par la suite selon les conditions et les affinités. Elles sont toutes comestibles et mellifères.

Je me balade dans le jardin, je découvre de nouvelles plantes ramenées par le vent ou par les semeurs - genre mulots, limaces et escargots, oiseaux, vers...chats et bien sûr par mes propres chaussures.

Lors de mes balades aux environs du jardin, sur les berges de la Meuse, j'observe la végétation en place, sa situation par rapport aux pentes, le soleil et les autres plantes voisines, la présence des roches... et j'en prend parfois des graines ou des boutures pour les installer au jardin. Elles ne poussent pas toutes, mais certaines semblent adorer le coin, comme les consoudes et les alliaires près du cassis ou sous les framboises.

Semis au chaud

Pour avoir un peu d'avance sur la saison, j'ai fait quelques semis à la maison, dans les barquettes.

Semis à 15°C - 18°C environs - dès la germination, je met la barquette dehors, dans la journée, je les rentre le soir à l'intérieur :
  • laitues, poireaux, céleri -rave et choux:
  • laitue Reine de Mai, Salad bowl rouge, Appia,
  • poireaux Saint Victor, 
  • céleris-rave de Prague, 
  • choux à couper et choux hâtifs d'Aubervilliers.

Semis 20°C (mais je sème à 15 - 18°C) - il s'agit des légumes d'été, qui ont besoin de la chaleur pour germer et ensuite plus de 10 voire 12°C. Je les sort dehors, au soleil, si le temps assez chaud:

  • tomates plusieurs variétés issues de mes graines à moi ( Prune noire, Miel du Mexique, groseilles rouges, early siberian)
  • poivrons (piment des Landes, et une variété trapue, carrée inconnue)
  • aubergines Impériale Beauté noire ( origine de Pascal Poot - Conservatoire des tomates)



Mars au jardin - cueillette sauvage

Sous les arbres, j'ai aménagé une zone ensauvagée, je laisse la végétation spontanée de s'y installer. le lieu est mi-ombragé, frais, riche et je peux y cueillir les pissenlits, plantains, cardamines hirsutes, alliaires et lamiers bientôt.

Mois de mars,  c'est  un temps de la première verdure sauvage.
Aménager dans le jardin un coin semi-ombragé permet de profiter de la cueillette des plantes sauvages pleine de micro-nutriments et des minéraux.

Les ails sont verts, les ciboulettes commencent à pointer leurs tiges fines, le persil sous le cerisier pousse lentement, la mâche pousse aussi et les pains de sucre devraient pas tarder.

Comment manger toute cette verdure ? En salade ou sous forme de pestos avec l'huile d'olive et ensuite avec les pommes de terre ou sur une tartine de pain...