samedi 28 mars 2020

Construire une palissade en branchage

J'ai un grand tas de compost dans le jardin, ombragé par un grand noyer.
Le voisin vient d'aménager un coin de "loisir" juste à côté, mon, compost se trouve alors sous son nez...
Je décide alors de profiter des tas de branchages issus de la taille des saules et des groseilliers pour construire une palissade d'occultation, une sorte de brise vue.

Je plante des piquets de 5cm de diamètre sur le pourtour du tas de compost, et je pose sur les piquets des branchages des groseilliers....et tous les autres brindilles récupérés dans le jardin comme les lianes de vignes, de ronces, de lierre..... 
Aucune fixation. Les brindilles sont entrelacées et cela tient l'ensemble.

Dès que c'est fini, je prends une photo.

C'est un mur végétal ultra local, bio, nature, créatif...


mardi 24 mars 2020

Le printemps confiné, mon coeur déchiré - version modifiée 28 mars 2020


Le printemps est la plus belle saison, attendue depuis longtemps, et je me trouve interdite de sortie...

Les balades dans les espaces naturelles, dans la petite forêt de Montcy Notre Dame ...observer le débourrement des feuilles des arbustes et des arbres, la floraison massive des anémone sylvie, des orchidées dites "orchis mâles", sentir le parfum des fleurs blanches des prunelliers...

Quelques questions concernant les virus et les bactéries.
Qu'en savez-vous?
Savez-vous combien de bactéries et de virus, un homme sain adulte en a dans son corps?
Pensez-vous qu'un humain peut survivre sans bactéries et virus? 
Avez-vous une idée de rôle des bactéries et des virus dans l'évolution de l'humain?
Avez-vous une idée de leur action dans nos corps et sur notre peau?

Si la réponse est non, je ne sais pas...ce qui est un peu mon cas, alors c'est le moment de s'y intéresser.
Pour remplacer peu à peu la peur de l'inconnu et de l'invisible, la peur tout a fait légitime par ailleurs, par une défense construite par ses propres connaissances, par l'aperçu de la complexité du vivant...

Le rôle des bactéries et des virus pour le terrain humain est très proche du terrain du jardin.
Pour augmenter la résilience des végétaux dans le jardin, j'agis sur le terrain.
J'essaie de créer un microclimat favorable, moins de vent, quelques ombrages..
J'apporte de l'humus, de l'eau , de l'air ...

J'ai déjà pu observer dans le jardin, les plantules des salades issues de mes semis, elles étaient  chétives, minuscules.
Je les ai repiquées dans la bonne terre du jardin, sans trop d'espoir.
Après une semaine d'hésitation, mes mini plantules ont reprit la belle croissance, elles ont rattrapé le retard.
Le terrain, l'environnement influence beaucoup le comportement des organismes vivants.
C'est bien cela la différence entre une machine et un vivant.
On peut dire, chez la machine c'est son génétique qui domine, chez les vivants, c'est bien l'environnement et l’interaction entre le génétique et l'environnement qui dominent. 

Une leçon quand même, toutes ses élucubrations sur le progrès techniques de nos élites, leur arrogance sont bien mis en lumière.

Tant que les élites et tous les autres,  pour résoudre les difficultés vont avoir comme unique réflexe un langage simpliste et de guerre, de guerre contre les SDF, contre les pauvres, contre les chômeurs, contre les assistés, contre les riches, contre les Juifs, contre les femmes, contre les autres...contre les forêts, contre les herbes spontanées, contre les bactéries, contre les virus... tout le mal va recommencer...

La vie est complexe, la réduire à 0 et 1,  à un vocabulaire binaire, ne lui correspond pas. 

L'hiver de retour

Après un hiver doux, le début du printemps s'annonce glacial, dans les Ardennes.
J'ai prévu de semer des carottes, pois, radis et salades, vu les prévisions météo, je reporte tout au mois d'avril.

Pour avoir des plants de salades en avance, je vais en semer dans une jardinière.
En attendant le retour de la chaleur.

Pour le confinement, cela se prolonge...

lundi 23 mars 2020

Confinement - aller au potager non attenant à la maison?

Si vous possédez un potager, un jardin non attenant à votre maison, la question se pose, si'il est autorisé de s'y rendre pendant le confinement.

J'ai jeté un coup d’œil sur internet, selon certaine presse cela reste possible à condition de s'y rendre soit seul ou avec les personnes avec lesquelles on est confiné.
Et ensuite, si ce n'est pas trop loin non plus...Le mieux encore, c'est de vérifier auprès de la mairie.


samedi 21 mars 2020

Une lettre à mon ami jardinier

Cher ami jardinier,

tu as fait face aux pluies incessantes de cet hiver, suivies par des inondations des berges de la Meuse.
Ton potager a été submergé pendant quelques semaines.
Depuis quelques jours, le temps s'est asséché, le soleil a inondé ton jardin, ta raison d'être.
Et ton envie de travailler la terre, de planter et semer des légumes pour nourrir ta famille se trouve  interrompu par l'arrivée de la pandémie avec ses mesures, dégâts, tragédies et souffrances.
Et ses interrogations, ses espoirs...


Cher ami, il se peut que les interdictions de circuler vont se prolonger jusqu'au mai, juin. 
Les semis de printemps seront donc perdus...
Il faut le prévoir, l'intégrer dans ta vie de maintenant.


Cela dit, ton potager n'est pas mort, et il reprend sa vie, seul, sans tes graines, certes. Des milliers de plantes vont germer dès la mi-avril, et le jardin, selon sa condition physique, deviendra une prairie fleurie, belle et riche, jolie à voir, odorante....laquelle offrira gîte et couverts aux insectes et autres organismes vivants...Ce processus de croissance végétale enrichira ton sol, l'ameublira, le rendra plus fertile encore.

Et, si les déplacements pour aller au potager seront à nouveau autorisés courant mai ou juin, la saison ne sera pas perdue.

Souviens-toi, cher ami, qu'il est possible de planter des pommes de terre en juin..
Tous les autres légumes peuvent être semés ou plantées courant juin et juillet : concombres, courgettes, haricots verts, petits pois, radis d'hiver, radis roses, carottes, poireaux (pour en avoir au printemps 2021), salades scaroles et frisées, salades à couper, navets...

Patience et lucidité



vendredi 13 mars 2020

C'est la saison des pissenlits

La saison des pissenlits a commencé.
Les feuilles, les pédoncules et les boutons floraux, les racines...tous se mange.

à la mi-mars 2020, le compost à Waridon

Dès le 16 ou le 17 mars 2020, on peut venir chercher le compost à la déchetterie à Waridon (d'autres déchetteries participent à la distribution). Ce compost est ardennais, issu des déchets verts et autres tailles des arbres.



Le 15 mars je sème des tomates au chaud

C'est décidé, vu l'évolution favorable de la météo à venir, je décide de semer des tomates, poivrons dans les bacs de semis posés dans la chambre côté sud.

Il faut compter environ 7 jours pour la levée des tomates (mes graines) et 14 jours pour les poivrons.
Le terreau de semis que j'utilise vient de mon compost mûr et de la terre des taupinières.
Moitié moitié. Bien mélangé, mis dans les bacs, humidifié avant le semis, posé dans la chambre à une température de 16à 20°C.



Narcisses, primevères, violettes et muscari...

c'est le temps des narcisses



les primevères

feuilles vertes des tulipes


au pied du lilas: feuillage jacinthe des bois - oseilles 

la menthe et les perce-neiges

le muscari

les violettes

les violettes



les pétales et les feuilles à contre-jour




Je me sens vivante...

Le jardin est mouillé, gorgé d'eau. En attendant que le temps s'assèche un peu, je relis un petit livre de Hubert Reeves.
Il s'agit de "Malicorne", publié aux Editions du Seuil, 1990.

Voici un extrait:

    "Malicorne est un petit village de Puisaye, le pays de Colette, situé au nord de la Bourgogne. 
Dans cette campagne grasse, verdoyante, légèrement vallonnée, on peut enlever sa montre et s'insérer dans le rythme de la nature. Ce livre est né de mes promenades dans cette campagne. Il s'est fait un peu tout seul. J'en ai été plus le spectateur que l'auteur. Je le dois aux traînées de lumière dorée sur le tapis luisant des pervenches dans la pénombre du sous-bois.
    Là, une grande paix m'envahit. Attentif aux sons et odeurs, je m'éveille à la présence tranquille du monde végétal. Je me sens vivant, à la surface de la planète terre, à l'instant présent de l'évolution de l'Univers." 


 Le site officiel de Hubert Reeves

vendredi 6 mars 2020

Semis tomates et poivrons

Le temps couvert, peu de lumière. Ne disposant pas d'un véranda ou d'un jardin d'hiver ou d'une serre chauffée, je surveille la météo des prochaines jours pour commencer mes semis au chaud des tomates et des poivrons.

J'ai déjà préparé les bacs de semis (des jardinière assez profonde 12cm) que j'ai rempli d'un mélange du compost mûr du jardin et de la terre de taupinière (ou de la terre du jardin).
Cela fait deux semaines que les bacs sont posés dans la chambre, côté sud (le soleil y pénètre vers 14h seulement). Je pense pouvoir semer courant semaine prochaine, vers le 15 mars 2020.
Il faut compter 7 jours pour la levée de mes graines de tomates, et une dizaine de jours pour les poivrons.

Variété des tomates choisies pour la saison 2020:
  • Gregory Altaï
  • Anna russe
  • Prune noire 
  • Groseille sauvage (tomate petit moineau)
Variétés des poivrons:
  • piment des Landes
  • variétés hongroises jaunes douces et petites  Ilsa Zel et Edesalma (dite aussi petite pomme)
  • variété hongroise longue de couleur jaune, douce, à farcir: Feher ozon

Le jardin à la fin de l'hiver

Suite aux semis de juillet 2019 et des plantations en octobre 2019, le potager est déjà en croissance.

Plantes cultivées: 
zone Potager naturel
- ails et oignons blancs d'hiver, des ciboulettes, poireaux
- persils
- navets (fin de récoltes)
- roquettes
- salades salad bowl rouge
- pommes de terre Roseval (plantation octobre 2019 sous un paillis épais des feuilles du jardin - noisetiers)

- petits-pois: échec, malgré les protections anti-oiseaux posées en octobre 2019, au moment du semis, les pois ont bien levé mais quelque chose les a mangés, des limaces?

- salades de plein champs, sans aucune protection, elles ont survécu aux froids, mais les oiseaux les ont grignoté, beaucoup de salades ont disparus...

- salades en couche, protégé par un film plastique tous l'hiver, poussent bien, commencent à se développer : "salad bowl rouge" et "romaine d'hiver "

Plantes sauvages comestibles et pour le sel végétal: 
zone Verger et haies
- pissenlits
- plantains
- cardamines hirsute (floraison)
- lamiers blancs
- alliaires
- ail des ours (pommier)
- orties
- livèches

Ces plantes sont soit bisannuelles ou vivaces.

jeudi 5 mars 2020

Verger - débourrement

Le débourrement est en marche, les bourgeons des arbustes et des arbres perdent des protections hivernales (des écailles) et font apparaître des jeunes feuilles et fleurs . C'est le moment où les bourgeons sont très sensibles aux gelées. La résistance du bourgeon passe de -25°C à -2.5°C selon le microclimat. Le vent froid est le pire ennemie. Toute cette opération se passe sans la photosynthèse, en utilisant les réserves propres des branches. La photosynthèse n'a pas encore démarré (sans feuilles, pas de photosynthèse). 

Dans le verger, des groseilliers et des cassis sont en plein débourrement (feuilles), le pêcher portent des boutons floraux roses, encore fermés.  

Durant les semaines à venir, les minuscules feuilles et fleurs vont se déployer, grandir, les floraisons des pruniers, cerisiers, pêchers, poiriers et pommiers...

Je note que les pluies ne cessent d'inonder nos plaines et nos monts. Les berges de la Meuse débordent sur plusieurs tançons, les potagers sont souvent inondés. Les températures de jour ne dépasse pas 5 ou 6°C. Il ne gèle pas pour le moment, mais cela peut arriver vite.
Le début du mois de mars est frais et humide...

mercredi 4 mars 2020

Pourquoi j'ai des limaces dans mon jardin?

Automne et hiver chauds, énormément de pluie, peu de hérissons, pas de grenouilles, pas de canards...Les limaces et les escargots risquent d'être plus nombreux que d’habitude.
Si, en plus, le terrain n'est pas retourné ni aéré, mais  paillé..il y a un gros risque de se retrouver débordé par les limaces.

Les limaces sont essentielles et très utiles, certes.
Mais, elles mangent des jeunes plants des légumes.
Pourquoi?
Pourquoi dans mon jardin, puisque ce n'est pas le cas de tous les jardins.

Mes idées de bienveillance ont des limites. J'ai déjà ramassé des centaines de limaces dans le jardin, à l'époque j'ai paillé le terrain. Depuis, je ne paille plus au printemps (sauf pommes de terre).

Pourtant, mon père dont le jardin se situe près d'un ruisseau et d'un bocage, n'a jamais signalé des soucis de limaces. Il ramène des composts sur son potager, il arrose régulièrement....pas de limaces. La terre argileuse. Il utilise le compost, des crottes de lapin et de pigeons. Dans sa cabane j'ai vu aussi des engrais minéraux NPK...

Je réfléchis, je lis sur le net, je regarde les autres jardiniers. Le problème des limaces concernerait surtout les nouvelles méthodes de jardinage sans retournement de la terre  accompagnées de paillage au printemps.

Voici une des hypothèses concernant la prolifération des limaces:

  • sol compacté à la sorti de l'hiver (froid)- faible activité biologique dans le sol
  • sol compacté à cause des pluies d'hiver et/ou de l'ombre porté sur le terrain (humidité)
  • faible taux d'humus dans le sol - sol sablonneux et limons
  • faible taux d'argile dans le sol - sol sablonneux et limons
  • le sol n'est pas naturellement collant et ne retient pas d'éléments nécessaires nutritifs 
  • excès de matière organique fraîche non décomposée - à cause de l'hiver et l'humidité excessive à la sortie d'hiver ou après des pluies forts 
  • manque d'air dans le sol
  • trop d'eau dans le sol
  • faible capacité du sol de  digérer la matière organique fraîche
La limace et ses capacités:
  • une éponge à eau (régulation excès d'eau)
  • digestion des celluloses et de la lignine ( fonction des champignons) 
  • digestion des matières organiques fraîches (paillage...)
  • élimination des plantes malades , stressées, en manque de nutriments et d'oligo-éléments
  • producteur de mucus qui permet de coller des nutriments aux limons et sables ( remplace la fonction du complexe argilo-humique)
  • protection bactérienne et fongique grâce à son mucus antioxydant 
  • gère le calcium dans le sol
  • limite les levées des graines ( régulation de la densité végétale au printemps vers le 20 avril et automne après 20 août)
En faite, si le terrain crée beaucoup de limaces, c'est comme nous, quand on se mouche, le nez qui coule,on fait beaucoup de mucus lors des maladies d'infection. 
La limace dit que le terrain est mal en point, manque de minéraux, de vitamines, d'oligo-éléments essentiels, produit trop de déchets, un sol fatigué qui n'arrive pas bien digérer la matière organique fraîche (trop de nourriture).  La limace diminue la quantité de la matière fraîche, la quantité des toxines, diminue l'excès de l'eau, enrichit le sol en éléments essentiels pour que le sol puisse respirer et fonctionner à nouveau.   

Donc, si mon hypothèse est juste,
vu que mon sol est peu collant, limoneux, semble dépourvu de l'humus,  s'assèche vite lors des chaleurs, crée vite une croûte sèche après les pluies et qu'il est riche en limaces lors des périodes pluvieuses ;
je pense que l'élément limitant du potager c'est la faible rétention de l'eau et des minéraux et des oligo-éléments lié à l'absence de l'humus/argile ou d'une de ses composantes....

Ma proposition de préparation du terrain pour la saison 2020 
dans le jardin bio-intensif (voire aussi éléments du jardin):

-  ne pas pailler au printemps (ce qui est logique, dans la nature environnante, le paillage - les feuilles tombent courant automne et non courant printemps)

- réaliser  un décompactage à la fourche ou à la grelinette sans retourner le sol à la sortie de l'hiver

- apporter du compost bien mûr (6 mois à 1an) environ 5kg au m2 à la sortie de l'hiver avant les semis et plantation

- apporter peut-être de l'argile (?) - j'hésite, je ne fais rien cette année

- apporter des minéraux pendant la végétation, des oligo-éléments : sous forme des purins d'ortie, de poudre d'ortie ou de consoude ou du sel de mer ou des algues  - j'opte pour le sel de Guérande 5g/litre / m2/ an du terrain surtout sur les ails et oignons et des purins de consoude et d'orties

- attendre que le sol soit bien ressuyé au printemps avant de planter et semer

- semis dense, pratiquer un couvert de radis qui lève vite

Le résultat à venir à la fin de printemps 2020.



La politique du bocage

Un petit manifeste de Sylvain Tesson exprimé dans son petit livre dense en idées " Sur les chemins noirs" publié chez Gallimard en 2016.

"Oh ! Comme il eût été salvateur d’opposer une « théorie politique du bocage » aux convulsions du monde. On se serait inspiré du génie de la haie. Elle séparait sans emmurer, délimitait sans opacifier, protégeait sans repousser. L’air y passait, l’oiseau y nichait, le fruit y poussait. On pouvait la franchir mais elle arrêtait le glissement du terrain. A son ombre fleurissait la vie, dans ses entrelacs prospérait des mondes, derrière sa dentelle se déployait les parcelles…."