jeudi 17 octobre 2019

Semer la forêt comestible...

Quand je vois des images des incendies des forêts, où alors des arbres coupés, quand je vois le paysage forestier après un défrichement massif, je suis comme anéantie, je sens une tristesse profonde m'envahir. Pour ne pas sombrer dans une sorte de colère renforcée par l'impuissance, j'ai développé une manière d'y faire face.
Face aux émotions d'impuissance, j'oppose une action volontaire, décidée par moi-même.
Je ne reste donc pas engluée dans une critique acerbe, un rejet, je ne suis pas les actions destructrices des autres...je me concentre sur le monde que je veux créer et je multiplie les actions au quotidien qui vont renforcer mon petit monde.
Je fais donc ce que je juge juste.
Je plante des arbres, je laisse les arbres sauvages pousser, j'ensemence des friches et terrains abandonnés avec les noyaux des fruits et des graines des légumes.
Face à la destruction des autres, j'oppose mon action individuelle. Je sème, je plante...je laisse pousser...sur le balcon, dans le jardin, près des rivières, à la lisère des forêts, dans les forêts, dans les jardins à l'abandon...

lundi 14 octobre 2019

Après les pluies d'octobre...semis et plantations

Il ne va pas pleuvoir tout le temps. Je prépare mes graines et plants pour ensemencer le potager par les légumes d'hiver et de printemps:

  • semer des petits pois ou fèves 
  • semer des panais, carottes, blettes, mâches, épinards, salades à couper...
  • planter des salades d'hiver, ail et plantules d'oignons d'hiver, persils, roquettes
  • planter des pommes de terre dès fin octobre, en novembre jusqu'aux gelées 
  • et j'en oublie...des radis, des choux...

Plus on  occupe le terrain en automne- hiver, moins il y aura des mauvaises herbes non souhaitées au printemps. Les légumes semées en automne (et dès fin d'été) qui vont réussir à s'enraciner, vont passer l'hiver sous forme d'une plantule qui va repartir vite au printemps en profitant d'un sol meuble et humide à la sortie d'hiver....

Le souci, c'est que certains semis sont détruits par je ne sais pas quel animal... je n'arrive pas cultiver les épinards, je leur préfère alors la mâche qui pousse bien sans se faire dévorer. Les carottes et les panais sont délicats...à tester dans chaque terrain...avant de généraliser sur l'ensemble du potager....

Fougères - charbon - champignons

Quand les amanites tue-mouches poussent, les cèpes poussent... C'est ce qu'on disait en famille. Il semble que c'est vrai, à chaque fois que je croise une amanite tue-mouche, j'augmente mon attention pour repérer un cèpe...

dans la forêt ardennaise, France, près de Charleville-Mézières

amanita muscaria - Ardennes octobre 2019

une autre amanite?



Le sol forestier, dans une forêt des conifères, est couvert en octobre de mousses et de pommes de pin, des brindilles sèches mortes. Quand j'enfonce le doigt dans cette couche souple, je trouve une sorte de terreau entre les racines vivantes et des brindilles mortes, tout est entrelacé, on ne peut pas enfoncer la main dans ce sol, à cause d'un enchevêtrement des racines et des restes des brindilles.
L'humus vient de la décomposition des racines et du recyclage des brindilles. Mais il me semble que les racines fournissent le gros de la matière organique morte...
le sol forestier en octobre
La fougère constitue un couvre sol typique de nos forêts de conifères. Cela fait  400 millions  d'années qu'elle apparaît dans notre histoire.
Seulement, il y a 400 millions et 200 millions d'années, les fougères étaient de taille énorme accompagnées de prêles hautes de 10 mètres (notre petite prêle du jardin en est la descendante). L'accumulation de la matière végétale noyée dans l'eau et l'action de temps, sont à l'origine de la création des gisements du charbon...leur époque s'appelle d'ailleurs "le carbonifère".

le sous-bois d'octobre, la fougère au premier plan...

la vieille souche digérée peu à peu et colonisée par la mousse et les champignons



les limaces adorent les champignons

le vieux bois en décomposition ...devient tout mou et poreux

le voilà, un cèpe


le sol d'octobre dans la forêt est vert, couvert de mousses et quadrillés de brindilles mortes
un habitant typique de la forêt, un mini broyeur...entre autre

mercredi 9 octobre 2019

Dernière récolte des tomates et des courgettes

C'est fini, je récolte les dernières courgettes et des tomates vertes qui commencent tout juste de blanchir. Je les mets sur une table et je les laisse mûrir...Parfois cela marche, parfois non. Je mets une pomme avec. Certaines tomates sont mises dans un sachet kraft avec une pomme pour accélérer le mûrissement (la pomme émettrait le gaz éthylène qui favorise le mûrissement). 

lundi 7 octobre 2019

POP légumes sauvages d'automne

Les mois de septembre et d'octobre sont très riches en végétaux sauvages très nourrissants.   Selon les ressources littéraires, les plantes sauvages concentrent beaucoup plus de minéraux et d'oligoéléments (qu'on appelle aussi la matière sèche), protéines, sucres et antioxydants que nos légumes cultivées...
Enfin, ce qui m’interpelle, c'est l'abondance de ces plantes dans notre environnement local, il s'agit des vraies plantes du terroir, une ressource locale. Négligées, oubliées, dédaignées par une sorte d'ignorance généralisée au sujet des plantes sauvages. Autant d'en profiter, pourquoi acheter des compléments des minéraux alors que derrière la maison,il y en a en abondance.

POP légumes sauvages

?


P pissenlit

O orties

P plantain


Je consomme ces légumes sauvages à la sortie d'hiver (mars, avril) et à l'entrée d'hiver (septembre et octobre). Juste après les équinoxes de printemps et d'automne. Avant la floraison des plantes de préférence.
J'ai de la chance, dans le jardin, j'ai quelques massifs de plantes POP. Le plantain pousse sous le pommier, à l'ombre légère, les pissenlits le long des grillages et à côté des tas de bois de taille, et les orties à côté du tas de compost et de la cabane en métal.
Je consomme les plantes soit cuites à la vapeur, crues en jus de légume (extracteur à jus), en soupe, en quiche... 50grammes à 100grammes par jour et par personne. Le temps que les plantes sont jeunes, durant 2 à 3 semaines à chaque saison.
Si le goût très minéral gène, je mélanges mes POP légumes aux blettes et épinards, carottes, pommes de terre, topinambours, courgettes, potirons...

D'autres plantes d'automne à ajouter: lamier blanc- pimprenelle - origan - mélisse - menthe - morgeline (stellaire médium) ...

Balade automnale



du mois mort et en décomposition , premières feuilles sèches

feuille d'érable

vigne sauvage - une foliole



les fruits luisants des cynorrhodons, le temps de récolte


vers l'océan





A la sortie de la haie, la prairie recouverte de plantes adaptées au soleil, au vent, au piétinement et qui récupèrent les nutriments disponibles à la surface: plantains, origans, orties et lamiers, pimprenelles, achillées millefeuilles...


plantain lancéolé

origan sauvage très fréquent dans les Ardennes

pimprenelle qui stabilise les pentes du canal de la Meuse

achillées millefeuilles, jeunes feuilles, 2e repousse de l'année


feuilles de frêne








et le pissenlit à nouveau comestible



orties dioiques

un massif d'orties après la coupe de juillet


les chataignes









jeudi 3 octobre 2019

Radis de printemps = radis d'automne

La meilleure saison de culture des petits radis en 2019, au Jardin ardennais, c'est le semis de fin d'août. Il s'agit là des radis à saison courte, des radis 1/2 longs, des radis ronds rouges. Des radis dits de "printemps" mais qui poussent très bien en début d'automne. On peut les semer fin d'été (semés le  28 août 2019 dans le Jardin ardennais) pour une récolte un mois plus tard.

Les radis commencent à être un peu grignotés à la surface, c'est l’œuvre des petites limaces noires réveillées par les pluies. Du coup, je les récolte vite pour en profiter aussi.

Les radis ronds sont un peu piquants mais j'aime cela, les demi-longs sont plus doux.

Pour réussir mon semis des radis,
je sème les graines 5 cm les unes des autres, cela évite d'éclaircir plus tard.
En ligne, de 1 à 2cm de profondeur.
La ligne de semis est tassée à l'aide d'une planchette ou du dos de râteau.
Après le semis, je tasse le sol avec le râteau.
Arrosage si le temps très chaud et sec, la rosée alimente des jeunes plantules au départ.

Quoi faire avec les feuilles?
Au compost ou alors cuire ou faire un jus vert à l'extracteur.
J'ai cuit les feuilles une fois, le goût se rapproche des orties et des blettes.
Aucune amertume, les feuilles peuvent être consommées en soupe ou en légumes d'accompagnement.... Ou alors en jus cru pour les crudivores ou dans le cadre d'une cure de reminéralisation...

C'est le temps des orties...

Au bord de l'eau, dans le jardin, les massifs des orties sont splendides, la plante est juteuse, d'un vert dense (après la coupe estivale des orties).
A l'aube, équipée des gants en cuir, d'un ciseau et d'un gros sac, la jardinière est descendue au bord de la Meuse, quelque part à Montcy Saint Pierre, pour couper des orties. Elle ne coupait que les sommités, les feuilles d'en haut. Après un quart d'heure environ, elle est repartie chez elle.
Elle pesa la récolte, 250grammes d'orties fraîches; plongea le tout dans une grande bassine d'eau et laissa reposer. Ensuite, à l'aide de deux spatules, elle plongea les orties lavées dans une casserole d'eau bouillante pendant 5 minutes et pas plus.
Elle sirota le jus de cuisson tout le long de la journée.
Avec les les orties cuites et égouttées, elle prépara une sorte de tourte:

Pour un moule à tarte
400g chou fleur cuit (ou alors les pommes de terre en purée)
250g orties cuites 5 minutes et égouttées
2 oeufs crus
5 cuillère à soupe de semoule fine (facultatif, on peut mettre de la farine ou de la chapelure)
ail, oignons, sel et poivre selon le goût

Dans un robot au couteau S, on mixe chou-fleurs, orties, oignons, ail.
On ajoute ensuite les oeufs, farines... et l'assaisonnement.
On huile la moule à tarte... oups, le moule à tarte, on dispose l'appareil dedans, on peut saupoudrer avec les graines de sésame grillées à sec.
On met dans un four préchauffé, on cuit à 180°C - 200°C pendant 35 à 45 minutes...à surveiller.

A consommer froid ou tiède avec une salade...


mardi 1 octobre 2019

Deuxième printemps...

Le deuxième printemps est là. Les végétaux de printemps fleurissent et repoussent pour la deuxième fois, on voit apparaître des massifs verts des lamiers, orties, morgelines, herbes, trèfles et luzernes... Comme au printemps. Bientôt les cardamines et des mâches vont couvrir des sols à nu... Mauves, achillées, alchémilles, molènes, gaillets blancs et jaunes, chélidoines et pissenlits ...S'y mêlent des premières feuilles sèches, des "réserves" des nutriments d'hiver pour le jardin. La lumière baisse peu à peu. Ce début d'octobre est humide au parfum océanique...

la bourrache infatigable

achillée millefeuille


une belle repousse de la menthe après les pluies de septembre


le choux d'Aubervilliers semé en mars

le gaillet devant les feuilles de lamier blanc

la fin des soucis - fleurs et graines

la mauve fleurit pour la deuxième fois
 
à la lumière oblique du soir, les couleurs changent


les pétales diaphanes des mauves vers 18h00 fin septembre