Les gardons ou les rotengles, silures...
Hier, lors de l'éclaircie, avant le coucher du soleil, au bord du canal de la Meuse, sur l'île de Montcy Saint Pierre. Sur la berge orientée sud-ouest. Lors de ma balade quotidienne, j'emprunte un sentier (un des derniers que je connaissent) en terre battue, non goudronné (ouf, un rescapé), ombragé par les saules d'un certain âge. Mes oreilles captent un vacarme qui vient de l'eau.
Je m'approche du bord en évitant les massifs des orties et je regarde la surface de l'eau, tout près du bord. D'abord, dans une eau remuée, j'aperçois une quantité de petits poissons qui se frottent, sautent de l'eau, se jette sur les herbes flottantes près de la berge, se remuent dans un fracas bruyant pour retourner dans l'eau. Ils accélèrent sous l'eau, on voit leurs corps aux nageoires rouges ou oranges... C'est la période de fraie.
Mes yeux s'habituent peu à peu à reconnaître les poissons dans l'eau sombre à l'ombre du saule contre lequel je m'appuie pour ne pas tomber à l'eau...
Et je vois un corps long d'un mètre environ, sombre, avec une grosse tête fendue en deux, c'est la bouche large avec de longues moustaches. C'est le silure. Et pas un seul, j'en vois trois, l'un derrière l'autre, calmes, ils ne bougent pas. Les petits poissons qui fraient leur sautent parfois dessus, bougent autour, et les silures restent là, calmes.
