dimanche 27 janvier 2019

Ecologie au potager: trop de cendres...cirses, pruniers, limaces

Il y a quelques années, trois je crois, nous avons brûlé du vieux bois de taille de pommiers au jardin.
Au dessus de tas de cendres, nous avons entassé le reste du bois, qu'on a laissé tel que, une sorte d'abri pour les animaux et les oiseaux de passage. On a laissé le tas de cendre sans le toucher.

cirses - fenouils - renoncules à deux mètres du tas des cendres et du bois

 Les saisons suivantes, deux phénomènes ont apparu.

1° Apparition d'une végétation particulière, Une monoculture spontanée.
Rien sur le tas de cendre, mais sur le pourtour, à 20 cm des cendres:les cirses, les géraniums sauvages à feuilles disséquées, le fenouils et les jeunes arbres de pruniers issus de semis des noyaux.  
Les cirses ont poussé presque en monoculture, rien d'autres, ni les blettes, ni les courges, ni les haricots rame n'arrivaient pas à pousser. Malgré les arrosages.


cirses et cirses et cirses à côté du tas de bois et du tas de cendres

2° Apparition d'une catégorie d'animaux particulière.
 Sous le tas de bois, à côté des cendres, se réfugiaient des escargots et des limaces.
Aucun vers de terre.

Je me suis donc demandée, qu'est-ce qui se passe, pourquoi aucun de légumes ne pousse ici, sauf les pruniers, les cirses, les géraniums sauvages et les fenouils et la petite communauté des mollusques limaces et escargots.

J'ai remarqué, que les plantes, les cirses et les fenouils ont des racines très longues, à pivots qui descendent profondément dans le sol, les feuilles très finement découpées et pour les cirses, épineuses. C'est un signe commun des plantes des terres désertiques, desséchantes. Les géraniums également, disposent des feuilles découpées.

Les escargots et les limaces ont besoin de calcium. Ces animaux produisent une grande quantité de mucus (la bave) qui est une sorte de baume, de cicatrisant pour les sols brûlés, c'est aussi une sorte de col qui peut, selon mon avis personnel, pallier à l'absence de vers de terre.

Après avoir identifié les plantes, je suis allée consulter la Tela botanica, un moyen pratique pour comprendre et identifier les plantes sauvages.
Toutes les plantes spontanées qui ont levé à côté du tas de cendre poussent sur les sol au mull carbonaté, caractérisé par une quantité importante de calcium qui fixe le phosphore et qui le rend ainsi indisponible aux plantes sauf quelques espèces adaptés à cette situation. L'excès de calcium actif fait que toute la chaîne de transformation chimique dans le sol est perturbée et comme bloquée. L'azote n'est pas dispnible aux plantes et se perd. Sauf les plantes adaptées à ces conditions de vie.

Le sol est donc à pH très élevé.
Les plantes sauvages présentes, cirses et fenouils et géraniums sont en train de ramener le pH vers le bas, par leurs présences , la croissance et la mort. Elles débloquent le phosphore et rééquilibrent le pH du sol, permettant ainsi une meilleure oxygénation du sol, une meilleure circulation des éléments nutritifs. Ce sont des plantes qui gèrent l'excès du calcium dans le sol.
Les mollusques, escargots et limaces travaillent dans le même sens. Ils fixent le long de leur vie, l'excès du calcium présent dans leurs corps et le rendront au sol, plus tard, accompagnés d'autres éléments chimiques.

En conclusion, je laisse donc ces plantes ne place, je laisse même germer les cirses afin que le sol puisse retrouver un fonctionnement plus équilibré.
Cultiver avec les cirses? Je ne cultiverai  ni courges, ni les légumineuses (pois, haricots, fèves).
Par contre, les cardons, les carottes, les panais, le persils, les cerfeuils et des chicorées sauvages peuvent pousser en compagnie des cirses. Si les cirses sont trop denses, je laisse pousser, fleurir et germer, puis je les plaque  au sol et je planterai quelques chose en deuxième partie de la saison, pour l'automne et l'hiver.  A tester.

Chaque année, la végétation du lieu impacté par les cendres va évoluer.