dimanche 28 août 2016

Restauration du marais des Hauts-Buttés Monthermé

L'eau potable de Monthermé dépend du marais des Hauts-Buttés.
Ce marais est actuellement en dégradation avancée et la restauration écologique est mise en place par Le parc naturel régional et classé site Natura 2000.

Problème du marais:
dégradation de sa fonction, assèchement du marais en cours

Proposition et actions en cours  
Les responsables ont décidé d'abattre des arbres qui poussent sur le site en les accusant de pomper l'eau du marais et de l'assécher!  Bouleaux, saules...

Voici mon analyse de la situation. 


Situation actuelle:
colonisation du site par les arbres (saules, bouleaux...) et des herbes comme la molinie.

Pourquoi elles poussent ici?
La molinie est une plante qui adore un terrain acide, tassé, avec des périodes humides et secs, c'est une plante pionnière qui dans la succession végétale colonise des lieux pour assurer un couvert végétal solide.
Sa présence est favorisée par le drainage, les incendies, la pollution atmosphérique azotée (agriculture industrielle), le changement du régime hydrique.  
Elles poussent sur les zone humide asséchée partout en Europe (Belgique, France, Slovaquie...).
L'apparition de la molinie est un indicateur, un agent révélateur d'une autre cause, d'un autre problème.
La molinie est une conséquence d'un processus de l'assèchement avancé. Elle n'en est pas la cause.
Son élimination n'aidera en rien à retrouver la fonction de la zone humide.
Et les pauvres arbres, encore en 21e, on continue à se servir d'eaux pour justifier notre ignorance et l'impuissance face aux conséquences de notre développement .
Enfin, les saules et les bouleaux sont, eux aussi, des plantes pionnières qui colonisent les terrains hautement dégradées, mis à nu, contenant peu de matière organique disponible. Elles s'installent dans les zones humides  en cours d'assèchement pour avancer dans la succession végétale naturelle. Le boisement de la zone dégradée est encore une preuve de l'assèchement. Leur apparition est la conséquence d'une cause majeur qui est l'assèchement et non la cause.
On confond les conséquences avec les causes (comme d'ailleurs dans tout notre système actuelle de pensée simpliste et réductionniste à court terme).
L’abatage des arbres pionniers  ne permettra pas non plus la restauration de la fonction du marais.

Les interventions réalisées par le parc naturel régional visant à supprimer les témoins de l'assèchement du marais, c'est de se condamner tous les ans à des actions répétitives et aller contre le courant de la nature ( chaque apparition d'une plante est due aux conditions favorables pour son développement, la disparition d'autres plantes signale que les conditions sont devenues défavorables pour elles, aucunement, l'apparition d'une nouvelle plante n'est pas la cause de la dégradation de l'environnement).

Problème:

Question 1: à quoi est du la dégradation du marais, le changement de la végétation? 
La dégradation de la fonction du marais est due à l'assèchement de la zone tout autour du marais.

Question 2:
La question à se poser, avant toute action dans un système naturelle très complexe et interconnecté c'est "quelles sont les causes de l'assèchement du marais et du marais de Hauts-Buttés ?"

Réponse: 
 Le point décisif pour le maintient des fonctions du marais, c'est le régime hydrique favorable , son alimentation en eau par les pluies, par les écoulement des eaux....la modification de la végétation nous enseigne sur les changements hydriques importants - apparition des plantes pionnières saules et bouleaux - herbe pionnières molinie confirme l'avancement de ce changement vers l'assèchement - changement des conditions du sol, de la circulation de l'eau, de matière organique -  les activités autour du site concerné ont été perturbé sur le plan hydrique-  perturbation définitive du régime hydrique du milieu - drainage agricole et forestier - boisement par les résineux des régions aux alentours et suppression par homme des bouleaux / chaines / hêtres - déforestation - exploitation des tourbes - labour - création d'une route avec drainage - création des endiguement - rectification des cours d'eau - création des plans d'eau, étang de loisirs, de pêche - maraichage sur brûlis - extraction de la tourbe.


Or 
L'évolution naturelles des sites humides exploités et modifiés par l'homme après l'arrêt de son activité tend vers le boisement du site. Cette évolution est d'autant plus rapide que le drainage a été subi.
La fermeture du milieu des zones dégradée est une réponse du milieu à l'assèchement du aux activités humaines. Aucunement, le boisement n'est pas la cause de l'assèchement du milieu.C'est sa conséquence. 

L'homme ne peut aucunement revenir en arrière et remettre le milieu dans un état statique d'avant son arrivée.
On vit dans un système dynamique et complexe et interconnecté!

Solution que je propose pour respecter l'évolution du milieu : 
  • laisser faire les processus naturel (il y a des gestionnaire des zones humides dégradées en Europe qui ont qui ont opté pour la méthode de non-agir dans le cas des perturbations très complexes des régimes hydriques dans un contexte de l'industrialisation généralisée et du changement climatique en cours, il vaut mieux ne pas intervenir au vu de notre ignorance des mécanismes trop complexes agissant dans un système interconnecté et surtout perturbé).
  • utiliser le site pour expliquer et démontrer des liens entre l'activité humaine depuis des centaines d'années et la circulation de l'eau sur un territoire (et l'eau potable...inondations...) - comprendre les impacts de l'activité humaine à moyen terme et à long terme -  comprendre ce que c'est le courant de la nature, ou le mouvement de la nature dans un milieu - successions végétales - climax.
  • enseigner l'analyse approfondie et systémique (chercher des liens , des connexions, holistique, permaculturelle) pour éviter les dérèglements  de l'écosystème ( éviter des erreurs et rester sain plutôt que de se laisser  tomber malade et se soigner). Eviter des erreurs ou la prévention nécessite une connaissance, la mise en place d'un feed back entre chaque décision et son résultat, la correction de l'action en fonction du résultat obtenu. Il faut élargir au maximum les impacts étudiés.