dimanche 14 août 2016

Au château des fées Waridon - arbre, mousse, lierre

Au pied des murs du château, le 13 août 2016.
Le soleil tape, sa lumière rasante fait plisser mes yeux. je promène alors mon regard sur le sol sec et caillouteux, recouvert de débris des ardoises bleu gris. Le vrombissement des voitures en contrebas du château recouvre presque les stridulations des insectes.
Linaire jaune œuf, origan mauve, millepertuis jaune solaire, campanule bleue, mauve rose se hissent au dessus d'un couvert composé des fraisiers des bois. Ici et là une chevelure hirsute des graminées, rognée par le passage d'un engin à tondre. Un lézard se glisse sous une ardoise. La ronce accueille le papillon blanc. La brise est rafraîchissante et emporte mes respirations et les bruissements sourds des herbes, du sol.

A la lisière, des ronces, une pépinière de la forêt à venir, quelques érables, un chêne, le tout recouvert au pied par la végétation dense des clématites en fleur, qui se balancent au vent, suspendues à une touffe de lierre qui embrasse et protège son arbre hôte.

Au milieu de la clairière un chêne, je m'assois sur son genou, profitant de l'ombre fraîche et verdâtre. Un lierre recouvre le sol et se hisse sur le tronc en s'agrippant sur les aspérités d'une écorce adoucie par une fine couche de mousse qui vit de l'air et de l'eau fraîche apportée par d'innombrables ruisseaux de l'arbre.

La mousse et le lierre assurent une régulation et une protection hydro-thermique de l'arbre.  Leur présence sur le tronc crée un microclimat en supprimant l'effet du vent et en créant un écran protecteur à la lumière directe du soleil qui sont à l'origine des blessures des arbres (écorce ouverte, fendue). La suppression de ses écrans protecteurs fragilise à terme la santé et le bon développement de l'arbre.

Les arbres ne sont pas solitaires, ils doivent être toujours accompagnées par d'autres espèces, grimpantes, d'arbres plus petits, d'arbustes et arbrisseaux pour former une touffe, un ensemble bienfaisant pour tous. Création des vergers composés d'une seule espèce voire d'une seule variété fragilisent la croissance.

Les parcs composés des arbres seuls décoratifs, sans aucune plante grimpante, aucun arbre fruitier ou à noix  est une aberration, gaspillage du sol et de l'énergie.  Il convient de planter des îlots, des écosystèmes nourrissants pour les oiseaux, insectes et pour les hommes, abandonner la division du monde végétal en individus ornementaux ou utiles.

On va planter en îlot, un tilleul, avec un pommier, un noisetier, un cerisier, une sureau...selon le lieu. Une vigne, un kiwi, framboises, mûres, groseilles. Et des figuiers, ils poussent bien à Charleville.