C'est le temps de floraison des herbes, des graminées. Balancement de leurs tiges nouées dans la brise chaude de ce début du juin. Les variations des formes et des couleurs des herbes qui en fonction de leur position face au soleil produisent des reflets allant du sombre au clair, du gris au vert, en passant par le rouge brique. La prairie ondule sous l'effet des masses d'air chaudes, brûlantes poussées par le vent venu de lointaine Afrique.
A la lisière du bosquet, accroupi au pied de la pente escarpée de Montcy Notre Dame, à quelques mètres des eaux de la Meuse, un sureau en fleur. Ses ombelles blanches diffusent un parfum puissant qu'on sent à des mètres. J'en ai prélevé quelques fleurs, leur parfum remplit le volume de la pièce.
Dans la soirée, vers sept heures, au soleil déclinant à l'horizon, je me suis assise sur un banc en bois, tel que je l'aime, patiné, grisâtre, marqué par les pluies, fréquentes par ici, par le soleil, rare et brûlant.
Ce jour, il était là, le soleil, ses flots de lumières m'ont fait assister à un spectacle imprévu.
Un oiseau noir et blanc virevoltant dans l'air, zigzaguant, s'arrêtant un instant, sautant à gauche, à droite, pourchassant un insecte que la lumière du soir a rendu visible grâce aux reflets de ses ailes battantes pour échapper à l'oiseau. La scène a duré une minute à peine. Elle se déroulait au dessus des eaux calmes du canal près de l'écluse de Montcy Saint Pierre. l'insecte a survécu , l'oiseau s'est posé sur les pierres de la berge en remuant sans cesse sa queue.